Cela fait un certain temps que j’ai envie d’écrire sur l’abandon… l’abandon de soi…

​Quand on parle d’abandon, on fait immédiatement référence à une personne significative pour nous qui nous quitte, qui nous abandonne. Nous n’appliquons jamais l’abandon à soi-même. En fait, on ne pense même pas qu’on peut réellement s’abandonner.

​Pour ma part, je me suis abandonnée souvent. Trop souvent. Pourquoi? Parce qu’il était trop difficile d’être présente à moi et par le fait même, de travailler mes blessures.

​Quand je pense à toutes les fois où je me suis abandonnée, une me revient souvent à l’esprit soit, la fois où j’ai abandonné une démarche que j’avais débuté avec un psychologue. À cette époque, j’avais un deuil à travailler et je vivais une peine importante. J’avais perdu un grand ami, mon plus grand ami en fait. Ma peine a été très difficile à surmonter et je suis allée chercher de l’aide pour traverser cette épreuve. Le psychologue que je rencontrais avais une approche cognitive-comportementale. Je devais donc faire beaucoup de travail sur moi lors de nos rencontres, mais aussi à la maison. J’avais plusieurs exercices de respiration à faire dans le but de laisser venir à moi toutes mes émotions enfouies, ma peine et mes souvenirs douloureux et je ne les faisais jamais. Je me trouvais toujours toutes sortes de bonnes raisons pour ne pas les faire.

​Au début de cette démarche, je désirais plus que tout aller mieux. Je voulais travailler mon deuil et c’est pour cette raison que je me suis trouvé une personne pour m’aider. Même si je voulais réellement aller mieux, il était difficile pour moi de travailler mes blessures, ma peine. Petit à petit, je me suis tranquillement abandonnée… J’ai abandonné une démarche qui me permettait d’aller mieux et d’être davantage présente à moi… Ce travail sur moi était trop difficile et plutôt que de faire preuve de courage, j’ai choisi de m’abandonner… Toutefois, ma peine ne m’a pas abandonné elle… elle est restée bien présente. Finalement, j’ai réglé ce deuil quelques années plus tard et cette fois-ci, je me suis choisie…

​Je me suis abandonnée plusieurs autres fois, car je n’avais pas compris l’importance de l’abandon avant de découvrir cet aspect dans le cadre de mon stage universitaire. Aujourd’hui, quand je prends la décision de travailler un aspect de ma vie que je désire vraiment changer, je réfléchi toujours à l’abandon. Je ne veux plus m’abandonner… Je veux me choisir et être davantage présente à moi. C’est pourquoi je m’implique maintenant dans tout ce que je fais et j’essaie d’atteindre mes objectifs.

​Quand vous débutez une démarche relationnelle avec un professionnel de la santé, une démarche de perte de poids, une démarche pour cesser de fumer, etc., la seule et unique personne que vous abandonnez lorsque vous décidez de mettre un terme à votre démarche est vous-même. Ce n’est pas la personne qui vous guide que vous abandonnez, ni vos proches, c’est vous tout simplement.

​Utilisez la force qui se trouve à l’intérieur de vous et gardez toujours en tête que c’est vous que vous choisissez en restant impliqué dans votre démarche de changement.